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Tattoo artist, crafter, illustratrice.
Nolife, tree hugger, mais sympa quand même.

Les magnifiques cadres de ce sites sont généreusement offerts par https://tigers-stock.deviantart.com/

lundi 7 novembre 2016

Enorme moment de nostalgie.




Un petit moment de nostalgie ce soir.
Un trop-plein, un écoeurement.

J'ai "commencé" Internet en 2000. Après bien des gens, avant bien d'autres, on s'en fout.
C'était la révolution. On pouvait rencontrer des gens du monde entier, leur parler, échanger.

Il y a eu l'âge d'or des forums.
Les forums ! Les fora, pour les plus snobs. Oui, le pluriel en latin, voyez. C'est chic.
Les débats y étaient enflammés. On se relevait la nuit pour voir si quelqu'un avait noté notre dernière pique si affûtée. L'orthographe y était impitoyablement scrutée, surveillée. La moindre faute était impardonnable.
Mais sous cet aspect élitiste et dur, on se livrait. Les échanges étaient vrais, sincères, et le fait d'écrire des longues lignes bien argumentées nous amenaient à souhaiter rencontrer ces nouveaux correspondants. De solides amitiés naissaient, sur ces fora. Nous ne savions pas à l'époque, que ces mines d'or allaient tarir.

Chacun y allait de son blog pour les plus classiques, de son "site perso" codé en html à la main, hébergé sur free, pour les plus fous. La compétition était terriblement dure, mais un seul maître mot : la qualité.

Les premiers réseaux sociaux Français nous amusaient. C'étaient en quelque sorte des "fora ++", avec options. De Parano à VIP, de Agora à Nos Conversations, je les ai tous essayés, avec plus ou moins d'affection. Très surveillés, les membres rivalisaient encore d'intellect, de qualité, celui qui postait un bon article, ou une bonne réponse, était tout auréolé de gloire.

MySpace servait de blog, avant que ses "murs" saturés de publicité ne le fasse s'écrouler.

Quand Facebook a ouvert au public, en 2007 en France, je m'y suis inscrite également. Par curiosité, comme je l'avais toujours fait.
Je n'avais pas aimé ce systéme de "mur" qui ne permettait pas réellement de converser, mais simplement d'exprimer une idée rapidement, sur laquelle chacun pouvait rebondir.
Je pensais que cette outil, comme twitter, allait servir à l'information en direct, aux journalistes, aux entreprises.

Puis tout le monde a commencé à prendre son petit dej en photo, et là, tout s'est accéléré.
Ne vous méprenez pas, j'adore Instagram et Pinterest, des réseaux à l'immédiateté pourtant encore plus brutale que Facebook, mais justement, plus "honnêtes".
Chacun s'est petit à petit enfermé sur son propre mur.
Chacun s'est mis à partager seulement son dernier selfie, son dernier pneu crevé, son dernier potin.

Les "goupes" facebook sont une vaste blague.
867 commentaires sur un post ? Personne le les lit.
Chacun ajoute son avis sans lire ceux d'au-dessus. Entre redondances et non-sens, parfois, quelques échanges. Souvent virulents et vulgaires, puisque les modérateurs ne sont plus là, et que chacun couine à la liberté d'expression dès que l'un d'entre eux se manifeste enfin.

Pollué par les immondes pages de "panneaux" égrenant des clichés infects sur "le coeur des filles" ou "l'amitié pure" que "seuls les vrais oseront partager", Facebook est devenu l'antithèse même du réseau, et l'antithèse même du social.

Et je contemple avec une profonde mélancolie un fil d'actualité trop rapidement renouvelé; 80% des informations seront mises à la poubelle de mon cerveau, et les vrais coups de coeur, les vrais coups de gueule, les vraies causes, elles, se fondent, se diluent dans des tonnes et des tonnes d'âneries désespérantes ou de faux débat stériles, de lol, de mdr, de fdp.

Rendez-moi mes beaux fora, où l'on s'engueulait jusqu'à deux heures du matin, mais en argumentant.
Rendez-moi mes beaux moment d'Internet, ceux où je riais, je pleurais, je vivais derrière mon écran.

Que nous est-il arrivé ?
Avons-nous à ce point perdu l'envie de découvrir de nouvelles choses ? 



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