About me

Tattoo artist, crafter, illustratrice.
Nolife, tree hugger, mais sympa quand même.

Les magnifiques cadres de ce sites sont généreusement offerts par https://tigers-stock.deviantart.com/

jeudi 27 juillet 2017

Images et image.

Tout ça sans Emile. Je vous voir venir, fripons.

Aujourd'hui je vais vous parler de quelque chose de difficile à trimbaler parfois, et que pourtant on porte tous : notre image.

Attention, l'article est en deux parties :
La première partie est un peu mélo, si vous n'en avez rien à battre vous pouvez passer à la deuxième beaucoup + positive.
Faites-vous plaisir.

PREMIERE PARTIE - MOI MOCHE ET PAS MECHANTE

Déjà, en termes d'image, je vais vous parler de la mienne, ça sera déjà un bon début.
Quand je vois toutes les magnifiques modèles qui posent sur les réseaux sociaux, j'ai l'impression que j'ai soixante ans. J'ai  l'impression que ça fait des millions d'années, si loin derrière moi, que moi aussi, je montrais quelques photos sur des sites d'amis photographes, en hésitant à m'inscrire chez Suicide Girl. C'était drôle, c'était décomplexant, c'était rafraîchissant. On s'éclatait sans trop réfléchir à la suite.

Oui, mais ça c'était avant.

En 2013, j'ai compris que quelque chose n'allait pas. J'étais tout le temps fatiguée, genre épuisée. Genre envie de crever du matin au soir. Je mettais ça sur le compte du stress et d'un boulot assez prenant. Puis j'ai commencé à grossir, grossir, grossir, sans pourtant manger plus qu'avant.
Pour tenter de stopper cette machine infernale, j'ai même tenté la super-diète. Dix jours à ne me nourrir que de pommes. Juré, j'ai pas triché.
J'ai pas perdu 100 grammes.
Je perdais mes cheveux par poignées. Je flippais totalement.

La fatigue était de pire en pire. J'étais obligée de mettre mon réveil à 6h pour espérer émerger à 8. Je me disais que je faisais une dépression. Je pensais aussi aux problèmes de thyroïde de ma mère, mais aucun médecin ne semblait s'intéresser à cette théorie naissante. Quand vous ne faites pas 50 kilos, c'est votre faute, tout le monde le sait.

Très hautains, ils me renvoyaient chez moi avec la consigne de "faire plus de sport et faire un peu attention à ce que vous mangez, mademoiselle".
En déménageant, et par hasard, j'ai fini par tomber sur un généraliste un peu moins connard, pardon, moins catégorique. Il m'a demandé mes antécédents familiaux, il a eu l'air intéressé.

Une prise de sang et une échographie plus tard, j'avais mon petit diagnostic et un gros coup au moral.

Mon entourage s'est enthousiasmé "Oh, super, maintenant que tu sais ce que tu as, tu vas pouvoir te soigner ! C'est génial !"

Ouais, c'est génial.
Mais en fait, ça ne se soigne pas.
Ca se régule vaguement, au mieux.
Je prendrai des hormones de substitution jusqu'à la fin de ma vie.
J'ai 17 kilos de trop dans la gueule.
Je n'ai pas non plus regagné des cheveux. Il y a un trou sur mon crâne, que j'essaie de cacher au mieux. Vous n'imaginez pas ce que ça peut me déprimer parfois, de voir mon crâne lisse et brillant à travers mes mèches de cheveux restantes. Les coiffeurs me méprisent. Ils me disent "Ouuuh bah vous les perdez beaucoup non ?" NON JE LES EPILE EXPRES DUCON.
Je suis hormonalement déréglée.
Je suis stérile.
J'ai une maladie invisible, incurable, et pas suffisamment dégueu pour inquiéter qui que ce soit. Si ça se voit pas, ça n'existe pas, c'est connu.

Alors bien sûr, je sais que je n'ai pas un cancer, ou la sclérose en plaques. Je sais que je ne vais pas MOURIR de Hashimoto. Je devrais déjà être bien contente avec ça.

Je ne vois pas en quoi je devrais être contente d'être boulotte et chauve, juste parce que d'autres gens meurent tous les jours.

Attention, pas question non plus de verser dans le skinny-shaming. Je n'en veux à personne, je ne suis pas jalouse de toutes ces merveilleuses filles et femmes que je vois partout. Je les admire et je me dis que moi aussi j'aimerais poser pour des photographes à nouveau. Enfin, en fait, c'est bien accessoire. Au fond, ce que je voudrais vraiment, c'est rentrer dans mes fringues préférées, et surtout avoir des enfants.

Mais ça, c'est pas possible.

Je ne regagnerai jamais l'énergie perdue.
Je ne me lèverai plus jamais à 5h du matin, toute bondissante d'énergie.
Et je n'aurai plus jamais de beaux cheveux.

C'est comme ça... la la la.



DEUXIEME PARTIE - VIENS ON S'EN FOUT

Evidemment quand vous détestez votre corps, vos cheveux et votre gras, c'est dur de parler de body positivity. Donc bon je vous rassure, je ne me hais pas dans mon intégralité.

Sachons nous regarder le nombril (le mien est percé, et ravissant) et en tirer quelque chose de chouette.
J'ai un visage qui me plaît bien malgré des dents démesurées, de très belles oreilles (j'vous jure), de jolies mains, de jolis pieds. Des beaux tatouages, bien sûr.

Bon. C'est pas Rihanna, mais c'est pas Quasimodo non plus.
Alors j'me botte le train, je fais des essais de coupes de cheveux marrantes entre boule à zéro et tentatives de repousses en général hasardeuses, je mange de la salade et je fais du sport. Je sais, ça se voit pas.

Et puis quand une douce photographe pleine d'amour me propose un shooting "entre amis et en toute détente", je dis oui, parce qu'après tout, merde.

C'est comme ça que la merveilleuse Monica m'a convaincue de donner une chance à mon gros cul et d'aller poser sous les ponts comme une punk à chat que je suis.

Voici, de ses clichés, mes préférés.
Vous pouvez commenter, vous pouvez me dire plein de choses, mais n'oubliez pas : derrière chaque photo se cache un humain, avec ses doutes et ses fêlures, avec ses soucis et ses bonheurs.

Le respect et l'enthousiasme sont deux superbes valeurs. Ne les perdons pas au profit de la mesquinerie crasse qui fleurit dans la boue des réseaux sociaux.

Love sur vous.








lundi 17 juillet 2017

Cthulhu Tattoo - 05


Comme toujours, et même si cela a été étalé sur quelques années, l'intégralité de ces réflexions est authentique.

Paix, amour et tentacules, bonne soirée à tous !

mardi 11 juillet 2017

Cthulhu Tattoo - 04



Cliquez pour la HD :)

JE JURE que cette conversation est arrivée.
Poli, agréable, souriant... et complètement à côté de ses pompes, visiblement.

samedi 8 juillet 2017

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