About me

Tattoo artist, crafter, illustratrice.
Nolife, tree hugger, mais sympa quand même.

Les magnifiques cadres de ce sites sont généreusement offerts par https://tigers-stock.deviantart.com/

mercredi 29 juin 2016

Pride !



Je tatoue ces petits motifs toute la semaine au shop.

L'Encre de Cthulhu - 6 rue Dugommier
75012 Paris
0782557198
Du mardi au samedi de 11 à 19h.


mardi 28 juin 2016

Sexism is the girls' best friend ...


Cette pub est dans le métro en ce moment.

Cette pub est extraordinaire de bêtise, de médiocrité et de sexisme.

Une main féminine, une alliance sertie de diamants.
Slogan : "Il y a ceux qui le disent et ceux qui le prouvent".

Message implicite n°1 :
Les femmes aiment l'argent.

Message implicite n°2 :
Si tu n'offres pas des diamants à ta femme, tu es un loser, un mauvais amant, un mauvais mari.

Message implicite n°3 :
Si tu ne prouves pas à ta femme que tu as de l'argent, elle remettrra en question ton amour pour elle.
La société aussi te jugera indigne de son amour.

Message implicite n°4 :
Si tu n'es pas riche, ton mariage n'est pas valide, ton amour non plus, et tu mérites le mépris de ta femme et de la société.


Cette publicité est en tout point dégoûtante.
En une photo moche et une phrase faussement légère, elle parvient à injurier les hommes, les femmes, les classes sociales qui n'ont pas les moyens de se payer des diamants (et ainsi donc tous les usagers du métro qui passeront devant cette pub tous les matins pendant un mois), et les amoureux non mariés, car sans preuve d'amour, pas d'amour véritable, mes amis !

On touche au fond du rétrograde prétentieux.
Quel connard pétri d'ego a pu, entre deux rails de coke, se dire "Hé les mecs, je sais, on va leur faire une campagne qui les fait bien baver, histoire qu'ils se sentent le plus minable possible ! haha !"

Cette pub a le don de m'énerver chaque matin, à ma station de métro.
Vivement le mois prochain, qu'elle tombe dans l'oubli qu'elle mérite, cette campagne merdique et vulgaire. Vivement le mois prochain, qu'on essaie de me vendre des pompes, un portable ou un blockbuster américain, que je me sente enfin bien dans ma classe moyenne écrasée par la surconsommation.

Ca sera presque un soulagement, comparée à ce crachat.





samedi 25 juin 2016

Breaking the waves.



Cette semaine, j'ai échoué dans un combat de sexisme ordinaire, j'ai passé de beaux moments avec des gens aussi militant qu'extraordinaires, j'ai essayé de gérer des conflits professionnels, j'ai lancé un projet idiot et fun, et je me réveille avec une impression amère à l'annonce d'un Brexit en fanfare.

Beaucoup de choses pour si peu de temps, ça m'apprendra à peu écrire, feignasse que je suis.

J'ai très envie de partager ces expériences malgré tout, alors en avant pour le pavé. C'est de saison, les pavés. Lol. Pardon.

Une petite histoire de féminisme sur facebook.

Commençons donc par une petite dose de sexisme au quotidien, ça nous manquait non ?
Les groupes facebook sont légion, et je m'y inscris volontiers pour causer tatouage, art, etc...
J'ai noté depuis longtemps et avec un peu de déception que les groupes dédiés au body art ne recèlent pas que des merveilles de créativité.
Passons.
L'autre jour, une femme expose son dos.
Un dos incroyable, une pièce de style japonais descendant jusque sur ses fesses. Un très beau boulot.
Les commentaires fusent. "Enfin une femme qui assume ses rondeurs, bravo !" "Tu n'as pas peur de montrer tes fesses sur internet lol" "C'est bien de ne pas avoir honte de son corps".
Plus les gens se croient encourageants, plus ils sont incroyablement grossiers.
J'enfile mon costume de pédagogue, car je sais que l'Enfer est pavé de bonnes intentions.
Je poste donc ceci (à peu de choses près) :

"Bonjour ! Je trouve que les commentaires sont souvent un peu déplacés. Si ce tatouage était sur un homme, personne n'aurait eu l'idée de commenter le physique ou le poids du modèle... C'est un groupe pour parler tatouage, ici. Le physique n'entre pas en ligne de compte. Ce tatouage est très beau, à mon sens c'est de cela que nous devrions parler non ? Bonne journée à tous".

Délicatesse, donc, marchons sur des oeufs. Mais même cela ne suffit pas.
Alors que je récolte quelques "like" et quelque "c'est bien vrai !!", voilà qu'une flopée de "Ben quoi on a été polis" et de "Mais pourquoi tu cherches la merde alors qu'on a rien fait" me saute au visage.
Quelques minutes plus tard, mon post est supprimé (juste au moment où on me conseillait de "m'inscrire à la ligue de défense des grosses vaches et arrêter de faire chier".).
L'administratrice de la page en profite pour ajouter que non seulement mon commentaire a été supprimé, mais qu'en plus "La personne en cause des troubles sera sanctionnée".

Ecoeurée, je n'ai pas souhaité me débattre davantage.
Je l'avoue, j'ai choisi de cliquer sur le bouton magique. Quitter le groupe.
J'ai lâché l'affaire, sans fierté.
Je ne me console pas des quelques "like" et encouragements. Comme militante, on a connu plus résistant...
Ce matin-là, la fatigue a cédé contre la bêtise crasse. Une bien petite histoire, mais un raté quand même.

Fail, comme on dit dans le Bouchonnois.




Des bribes de rire entre deux combats

Vous le saviez déjà, j'ai des amis à la CGT.
Pour certains, les militants sont des malade mentaux violents, pour d'autres encore, des vieillards sectaires, et pour le plus grand nombre, une bande de grosses feignasses.
Chacun de mes passages au sein de leurs locaux me fait pourtant rencontrer des militants sincères, engagés, désintéressés, ne comptant pas leurs heures.

Mercredi, on me propose un petit break pour la fête de la musique, je me rends donc, curieuse, à Montreuil. Concerts, DJ, buffet et belle ambiance. C'est bon enfant, on boit tous ensemble des kirs pas très bons, on rit beaucoup et on oublie les manifestations le temps d'une soirée.

Des concerts de qualité, propulsés par des ingé son efficaces. Un DJ qui met le feu à la piste, et c'est fou de voir ces générations de militants (des lycéens-étudiants aux retraités) danser le madison tous ensemble.


Moi qui suis une outsider, pas militante, pas affiliée, travailleuse indépendante (et de fait chef d'entreprise), je suis toujours accueillie là-bas à bras ouverts. On s'inquiète avec sincérité de ma santé, de celle de ma petite entreprise, je suis bichonnée et j'en reste à chaque fois toute surprise.
Camaraderie, ce mot a un sens.

J'ai bossé dans le privé, j'ai bossé dans des associations, j'ai fréquenté bien des groupes et bien des mouvements.
Cette ouverture, ce désintéressement, cet amour réel d'une cause commune, je ne l'ai connue nulle part ailleurs.
Un bol d'air frais par ces temps de tensions.

Bye-bye London


Alors nous y voilà. Brexit.

Je vois BFM et tous les autres ailleurs s'exciter déjà sur les perspectives. Financières, évidemment, c'est encore ce qui inquiète le plus ces braves gens. Politiques et idéologiques, on a vraiment l'impression que tout le monde s'en tamponne. La Bourse s'effondre, ma p'tite dame. Vous ne pouvez pas comprendre, vous les pauvres.

J'ai des images terrifiantes d'expulsions, de gens perdus, ces migrants espérant l'Angleterre comme un Eldorado à présent ballotés à droite, à gauche, à quel pays sera le moins lamentable et haineux envers ceux qui ont déjà tout perdu - les pauvres, c'est affreux mais chacun chez soi, que diantre.
Je vois ces fous agiter le nationalisme malsain comme la garantie d'un univers radieux.
Je vois l'ombre grandissante d'une prochaine guerre, et j'en suis malade.

Ne venez pas me dire que je dramatise. Ouvrons les yeux, putain, ouvrons les yeux.
Que se passe-t-il dans ce monde. En deux générations, nous avons joyeusement effacé de notre mémoire le souvenir brûlant d'une époque morbide, et les vieux acteurs de ces moments d'horreur sont toujours là, tout gonflés d'autosatisfactions, se rengorgeant de l'idée que leur patience a payé.
Ils sont là, les Dassault, les Gattaz, rêvant de ces jours merveilleux d'avant. Avant 1945. Avant 1936. Et même avant, avant.

Le paternalisme était un rêve écoeurant.
Les rêveurs aujourd'hui ont des idées pourtant bien pires.

C'est sur cette sombre conclusion que je vous quitte le coeur un peu lourd.
Parfois ce monde ressemble à un mauvais scénario de film noir.

dimanche 12 juin 2016

La Légende des Chevaliers



Hier Samedi 11 Juin, j'ai eu la merveilleuse surprise d'être invitée par mon ami Richter au spectacle "La légende des Chevaliers" proposé aux Médiévales de Provins.

Ce spectacle équestre, organisé par la troupe Equestrio, sous la direction artistique de Laurent Audureau, propose une histoire complète racontant la légende de la rose de Provins. L'anomation dure une heure, et trois représentations sont données par jour pendant les Médiévales.

Le comte Thibaut de Champagne rentre de croisade et ramène d'Orient la fameuse rose, pour l'offrir à sa bien-aimée Blanche de Castille. Mais le seigneur sombre Torvark souhaite mettre la main sur la cité...

Batailles et cavalcades sont orchestrées avec brio, et les figures de voltige équestre impressionnent, surtout sur un espace somme toute restreint. Oies, ânes, porcs, yaks, chameaux... et surtout chevaux évidemment, caracolent gaiement sur une musique bien rythmée. L'affreux Torvark et ses sbires sont affreux à souhait.
Le public s'amuse de reconnaître les thèmes de "Pirate des Caraïbes" entre deux morceaux traditionnels,. On hue les méchants, on applaudit les gentils, on se laisse prendre au jeu avec un enthousiasme d'enfant.

Les cascades sont très réussies et le décor qui peut au début sembler simple regorge de petits détails animés de toutes parts. Le show est impeccable, la mécanique est bien huilée, et les spectateurs en redemandent.

Un très beau divertissement familial mené de main de maître par une troupe amicale et accessible, qui n'hésite pas à rester après l'animation pour faire des photos avec les enfants ou répondre aux questions des badauds.

Je tiens à remercier la ville de Provins ainsi que toute la troupe pour ce très beau moment, que je recommande vivement à tous les amoureux des chevaux, de la voltige, ou tout simplement de beau spectacle !

Vivement l'an prochain :)

jeudi 9 juin 2016

Une histoire banale


C'est une histoire ultra-banale, dans ce métier.

Une cliente, déjà régulière. Un peu abusive parfois, du genre à planter des rendez-vous avec toujours des excuses dramatiques, du genre à toujours essayer de demander du moins cher, mais régulière quand même, une cliente que tu aimes bien malgré tout.

Une commande passée pour un gros projet.
Super enthousiaste, elle te remercie, elle revient 6 ou 7 fois voir le dessin pour le montrer à ses copines, et même si à chaque fois, elle réclame à le prendre en photo et que tu commences à sentir le cramé, tu refuses gentiment, tu restes zen. On a tous eu des galères de thune, on sait ce que c'est que de devoir patienter pour un projet.

Plus de nouvelles. Un mois, deux mois, six mois.
Tu oublies sans oublier. Tu sais que ce rendez-vous ne sera jamais honoré, mais parfois, des copines de la cliente passent, et te parlent du tattoo. Elle va venir, bientôt, c'est sûr, mais là elle a eu une grosse galère familiale. Une grosse galère professionnelle. Une grosse galère d'appart.

Bref, tu sais que c'est cuit, tu n'y penses plus vraiment.
Sans être blasé, on connaît notre métier, et on connaît ce genre de mauvais plan.
Le dessin est là, mais tu ne veux pas encore le proposer à quelqu'un d'autre.
On ne sait jamais, tu vois.

Puis un jour, une autre amie.
"Ha au fait, je voulais vous dire, elle ne viendra pas. On a trouvé un super tatoueur, il travaille à domicile, il est super cool, on l'adore".
Tu restes calme, à quoi bon ?
Tu fais OK, c'est super. Merci à ta pote de ne même pas avoir eu la politesse de venir elle-même.
"Ha oui, mais c'est bon, elle s'est fait tatouer le lion. Pas cher en plus."
Elle t'annonce 100 euros de plus que ce que toi, tu avais chiffré.
Chez un tatoueur à domicile.
Tu souris jaune, et tu lui dis quand même, pour le plaisir de voir sa tête,
combien tu avais proposé pour ton projet.


Dénouement ?
Pour le plaisir de faire grincer des dents aux radins, tu offres un super tarif sur le motif.
Il est vendu dans l'heure qui suit, à une bonne cliente qui saute de joie.
Ca finit avec un sourire, et on est bien.

Mais franchement...
Qu'on vienne encore me dire que tatoueur, c'est un boulot super cool où on se fait un max de blé et que les gens respectent trop notre travail d'artiste.
Non.
Tatoueur, c'est un métier formidable avec des clients merveilleux.
Et c'est aussi un métier difficile avec de gros crevards qui damneraient leurs parents pour payer un tattoo 5 euros de moins et qui n'hésitent pas à faire de la provoc en espérant jouer la concurrence.
Autant dire que ça ne marche pas, mais ils tentent quand même.


Merci aux "vrais" clients ;)
On vous aime tellement. Quand vous êtes là, ce n'est plus du travail, c'est vraiment un bonheur.

Les autres ?
Qu'ils aillent se faire scratcher.






vendredi 3 juin 2016

Paris sous l'eau, Paris se noie.

3 Juin 2016. Juin. Ce mois ou l'on se découvre, ou la douce chaleur d'été fait rêver de vacances tropicales, aux parfums de vanille et coco.

Mais pas cette année.  Cette année,  Paris fait grève,  Paris manifeste malgré la pluie, la police commence à terrifier les populations, et il pleut. Sans cesse.

3 Juin 2016, il fait 13 degrés et je porte une écharpe. La Seine monte. Les banlieues sont sinistrées. Des centaines de gens ont tout perdu.

La France se fissure socialement et les intempéries brisent des innocents.

On attend la décrue avec inquiétude. Que trouvera-t-on quand les eaux boueuses se seront retirées?

Que trouverons - nous dans quelques mois? Les grèves vont - elles avoir raison d'un pouvoir obtus et agressif? 
La pluie et le football parviendront - ils a noyer le peuple, et sa révolte avec lui ?

Vivre dans l'interrogation est fatiguant.
Vivons malgré tout.

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